HWK - LE CHAMP DE BATAILLE DU VIEIL ARMAND
Le Hartmannswillerkopf…
Les français, à la langue peu accoutumée aux dénominations à consonance germanique, avaient rebaptisé ce promontoire rocheux qui domine la plaine d’Alsace « le Vieil Armand. ». Les allemands quand à eux l’avaient affublé d’un surnom très éloquent : « La Mangeuse d’Hommes ».
A l’origine pourtant, rien ne prédestinait ce sommet d’altitude relativement médiocre (956 mètres ) à devenir l’un des champs de bataille les plus meurtriers de la 1ère guerre mondiale, mis à part le point de vue sur la plaine d'Alsace et la trouée de Belfort disponible depuis le rocher sommital. De là, aucun déplacement de troupes dans la plaine ne peut échapper à l’observateur, ce qui fit du HWK une position-clé pour l’Etat-Major français dans son offensive vers Mulhouse.
La bataille du Vieil Armand fera environ 30000 morts dans les deux camps, essentiellement au cours des années 1915-1916. Arraché à l’ennemi au prix de lourds sacrifices, le sommet était généralement repris dans la foulée par la contre-offensive adverse, et changea ainsi plusieurs fois de maîtres (parfois dans la même journée !). Un jeu dérisoire et cruel, qui entraîna le sacrifice inutile de toute une génération et léguera à ce sommet le titre de « montagne sacrée d’Alsace ».
Aujourd’hui, les armes se sont tues depuis longtemps, le dernier des poilus s’est éteint en 2007, mais le Hartmannswillerkopf conserve encore bien visibles les cicatrices de la grande guerre. Truffée de cratères d’impacts qui rappellent l’intense pilonnage ( près de 250000 obus rien que le 21 décembre 1915 ) dont elle a fait l’objet, la montagne est creusée de tranchées, galeries et d’abris souterrains soigneusement entretenus par une association de bénévoles oeuvrant pour la conservation de la mémoire. Sur les 90 km du réseau de tranchées existant en 1918, il en subsiste environ 45 km de nos jours, dont 25 km toujours praticables.
« A l’heure où nous commémorons régulièrement la paix retrouvée entre France et Allemagne, il est important de nous rappeler que cette paix a été acquise au prix de lourds sacrifices »
Déclaration de M.Hubert Falco, secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants.
Dans les faits, le nom du Vieil Armand, ce « Verdun Alsacien », n’est pas très connu du public en-dehors des limites du territoire. Pour y remédier, un projet de rénovation du site, co-financé par la France et l’Allemagne, prévoit de réhabiliter le Monument National et sa crypte, mais également la création d’un parcours scénographié dans la forêt qui entoure les lieux de combats, un musée « historial Franco-Allemand » ainsi qu’un centre de recherches historiques sur le site...
Le chantier devrait être achevé en 2014, afin de coïncider avec le centenaire du début de la Grande Guerre.
Reste à espérer que le site restera ouvert et gratuit à l’issue des travaux…
